La douceur des nuages, le rêve dans lequel on se perd, la ligne que l’on suit jusque dans l’infini, la trace qui s’estompe, sont autant de strophes poétiques tissées avec passion par l’artiste, avec souplesse et séduction, entraînant l’œil et le cœur dans des terres lointaines, où règne un halo d’harmonie et de lumière, comme suspendu dans le temps.
Au-delà des impressions premières, quelques traits appuyés, incisifs, tranchés, affirment délibérément l’ébauche d’une épaule, le galbe d’une hanche, l’arrondi d’un mollet, la courbe d’un sein, suggérant des corps mis à nu. Le tout est soigneusement construit pour être ensuite partiellement effacé, estompé, frotté, pour ne garder que l’essentiel et laisser au regard le plaisir de la divagation et de l’imaginaire.
Dans une atmosphère baignée de lumières, où souvent le blanc a la part belle, entre tension et tendresse, la mesure du sculpteur est cependant bien présente. La plastique, le volume sont palpables grâce à un jeu d’ombres et de clartés subtiles et senties, malgré un enchevêtrement de lignes entrelacées, entrecoupées, suggérant ici un corps arqué, là une tête renversée, ailleurs une jambe en équilibre.
Ces mêmes corps ébauchés sont aussi coulés dans le métal, gris, doux, alternant la brillance et la matité de l’aluminium. Ils se saisissent avec émoi et intensité de l’espace, étincelants de lumière, ponctuant les grandes feuilles de papier. Jaillis des mains expérimentées du sculpteur, ils s’affirment avec indépendance et audace, dans un magnifique ensemble à découvrir absolument.
Pierre Oulevay est né en 1944.
Sculpteur et peintre, il vit et travaille en Suisse. Il expose à Lausanne, Martigny – Fondation Pierre Gianadda, Pari, Lyon, réalise de grands travaux sur des sites publics – fontaine pour l’Université de Lausanne, bas-reliefs en bronze ou béton. Ses œuvres sont présentées dans les collections publiques et musées en Suisse et à l’étranger
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